Les Sœurs, qui portent le Nom de l’Enfant-Jésus, modèlent leur vie sur Sa Personne. Elles cherchent à Le suivre en marchant dans la voie de la divine enfance, selon l’esprit de l’Evangile. C’est Jésus Lui-même qui est aux fondements de cette voie. Les Sœurs imitent donc le Christ qui, de la crèche à la croix, a confessé qu’Il était Fils de Dieu son Père. Il a « consacré » son enfance dans les eaux du Jourdain et l’a « baptisée » par son Sang sur la croix.

L’enfance spirituelle trouve sa source dans l’enfance de Jésus. Elle s’exprime dans les paroles et les sentiments du cœur, mais surtout dans l’humilité et le sacrifice, dans la simplicité des pensées, l’apostolat de la joie parmi les petits de ce monde et dans l’accomplissement sincère et joyeux de la vocation. La Face ensanglantée du Christ, pour sa part, est un encouragement au sacrifice quotidien.

Le chemin de Bethléem

A la suite de Jésus, Fils de Dieu

Tous les 25 du mois, les Sœurs méditent les 12 mystères de l’enfance de Jésus. Chaque mystère approfondit une attitude spirituelle particulière. Ainsi, en s’adonnant à l’exercice surnaturel qu’offre ce chemin, les Sœurs s’enracinent et grandissent dans la voie de la sainteté.

L’Incarnation du Verbe donne l’axe directeur de la vie de Jésus sur terre : Il est venu pour accomplir la volonté de son Père, dans une parfaite obéissance. Ce mystère ouvre à l’obéissance dans un esprit de confiance filial et d’abandon.

La Visitation pose la vie de Jésus, dès sa conception, dans le souffle de l’Esprit. Et toute sa vie, Jésus restera sous la mouvance de l’Esprit Saint qu’Il transmettra, à l’Ascension, à son Eglise. Ce mystère demande à laisser façonner son cœur par l’Esprit de Vérité.

L’attente de la naissance de Jésus nous montre qu’Il a accepté de prendre chair et nouveau, dont parle saint Paul. Ce mystère rend grâce pour le projet que Dieu a sur nous de toute éternité et ouvre à une réponse de reconnaissance et d’amour.

La Nativité de Jésus glorifie Dieu et apporte la paix aux hommes. Ce mystère entraîne au pardon à recevoir et à donner.

L’Enfant-Dieu reçoit le Nom de Jésus. Ce mystère nous plonge dans l’œuvre du salut. Il nous conduit à la prière et là l’invocation du Nom de Jésus.

La Présentation de Jésus au Temple nous rappelle que Jésus offre sa vie pour nous sauver. Cette offrande de Lui-même se prolonge tous les jours dans le sacrifice de la messe. Ce mystère nous pousse à nous offrir avec Jésus et à aimer la présence de notre Rédempteur dans l’Eucharistie.

L’hommage des Rois Mages nous montre le désir de Dieu d’être connu et cherché par des cœurs qui L’aiment en vérité. Ce mystère nous pousse à garder un cœur humble.

La fuite en Egypte nous dit que le péché fait partie de notre monde et qu’en nous coupant de Dieu, il nous plonge dans la mort. Ce mystère veut nous ouvrir à un esprit de sacrifice et de renoncement et nous apprend à unir notre souffrance à celle de Jésus, dans l’espérance de Sa victoire.

Le séjour de la sainte Famille en Egypte souligne que Jésus et ses parents ont connu l’exil. En terre étrangère, ils ont vécu dans la confiance en Dieu. Ce mystère apprend l’abandon ;

Le retour d’Egypte a permis à Jésus de retrouver son peuple. Ainsi, de manière spirituelle, en suivant la voie de notre conscience, nous pouvons retourner à Dieu. Ce mystère ouvre à la communion avec Jésus et à désirer le Ciel.

La vie cachée à Nazareth est une vie humble, cachée, laborieuse et pourtant heureuse. Ce mystère nous achemine vers la pauvreté du cœur et nous encourage à accomplir tous nos devoirs avec ardeur et simplicité

Le recouvrement au Temple souligne l’importance de la foi. Ce mystère permet d’honorer ce don de Dieu avec reconnaissance, de le faire grandir et de nous ouvrir à la charité.

Pour conclure ce chemin de Bethléem, les sœurs récitent les invocations à l’Enfant Jésus :

Je Te salue, ô Enfant Dieu, plein de grâce. Paix et miséricorde sont avec Toi. Tu es le plus beau des enfants des hommes et le Fruit béni de la très Pure et Immaculée Vierge Marie. Ô Jésus, Tu es le Seigneur tout-puissant du ciel et de la terre. Je crois en Toi, j’ai confiance en Toi, je mets en toi toute mon espérance et mon amour et je Te demande :

 

Exauce-moi                          –  car Tu peux tout

Inspire-moi                           –  car Tu peux tout

Gouverne-moi                      –  car Tu peux tout

Soutiens-moi                        –  car Tu peux tout

Fortifie-moi                          –  car Tu peux tout

Apprends-moi la douceur   –  car Tu peux tout

Apaise-moi                           –  car Tu peux tout

Garde-moi du mal               –  car Tu peux tout

Défends-moi                         –  car Tu peux tout

Cache-moi                            –  car Tu peux tout

Conduis-moi                        –  car Tu peux tout

Bénis-moi                             –  car Tu peux tout

Veille sur moi                       –  car Tu peux tout

Enseigne-moi                       –  car Tu peux tout

Eclaire-moi                           –  car Tu peux tout

Purifie-moi                           –  car Tu peux tout

Pardonne-moi                      –  car Tu peux tout

Sauve-moi                            –  car Tu peux tout

Ô mon Bon Jésus, je viens à Toi le cœur rempli d’amour et de reconnaissance, et sachant mon indignité et ma misère, je Te supplie, ô Enfant Dieu, purifie mon cœur par ton regard miséricordieux, et avec ta petite main qui bénit le monde, attire-moi à Ton Cœur plein de compassion et exauce mes prières. Amen.

Qu’en est-il de l’Enfant-Jésus en France ?

C’est en 1630, à Beaune (Bourgogne), ville des Hospices au service des plus pauvres, et ville de longue tradition religieuse, qu’une jeune carmélite, Sœur Marguerite du Saint-Sacrement, noue une relation privilégiée avec l’Enfant Jésus qui s’adresse réellement à elle et lui demande de « faire connaître au monde les trésors de Son enfance ». En 1636, le Christ lui demande de fonder une famille, la Famille de l’Enfant-Jésus : « puise dans les trésors de mon enfance et rien ne te sera refusé ».

En 1637 l’Enfant-Jésus demande à Sœur Marguerite de prier pour l’obtention d’un héritier au trône de France. Avant même que la reine ne le sache, Sœur Marguerite annonce pour l’année suivante la naissance du dauphin Louis Dieudonné, qui deviendra Louis XIV.

La dévotion à l’Enfant-Jésus de Beaune acquiert un grand rayonnement. Parmi les membres de la Famille, Gaston de Renty, grand personnage de l’état, offre en 1643 la statue de bois de l’Enfant-Jésus, le « Roi de Grâce ». C’est le trésor caché de Beaune. On ne compte plus jusqu’à nos jours les témoignages de reconnaissance laissés par ceux qui ont vu leurs demandes exaucées.

En 2014, Mgr Minnerath, archevêque de Dijon, érige l’ancien carmel de Beaune en sanctuaire diocésain. Autour du culte de l’Enfant-Jésus, le Sanctuaire a pour mission de promouvoir une spiritualité de l’enfance et une pastorale de la famille.

Pour de plus amples informations, vous pouvez vous connecter au site du Sanctuaire : http://enfantjesusdebeaune.free.fr

D’où provient la statue de l’Enfant Jésus de Prague ?

Origines : don de la statue aux Carmes Alors que c’est à Prague qu’elle devint le support de l’expansion de la dévotion envers l’enfance de Jésus, la statuette serait en réalité originaire d’Espagne. Elle serait l’œuvre d’un moine qui l’a sculptée sur l’ordre de Jésus et elle aurait appartenu à sainte Thérèse d’Avila, laquelle l’aurait transmise à une amie, Maria Maximiliena Manrique de Lara y Mendoza, dame d’honneur de l’impératrice née Marie d’Espagne. C’est sa fille, Polyxène de Pernstein, princesse de Lobkowicz, qui l’aurait rapportée à Prague.

L’église Sainte-Marie-de-la-Victoire où se trouve la statuette, s’appelait auparavant église de la Sainte Trinité. Elle fut donnée par l’empereur Ferdinand II du Saint-Empire et le conseil municipal de Prague aux Pères carmes qui s’étaient installés dans la ville à partir du 22 septembre 1624. Durant une bataille des armées catholiques impériales contre les Protestants, le Père Dominique, un carme envoyé par le pape Paul V à la demande de l’empereur Ferdinand II, avait mis en évidence une image pieuse abîmée par les troupes protestantes afin d’encourager le zèle des Impériaux.

Par reconnaissance, l’empereur Ferdinand II installa les Carmes à Prague en 1624, et ceux-ci apportèrent avec eux la dévotion à l’enfance de Jésus. Tant qu’il était à Prague, l’empereur veilla au bien-être matériel des Carmes mais la situation devint plus difficile après son départ. C’est dans ce contexte que la statuette est offerte par Polyxène de Pernstein, au couvent des Carmélites de Prague en 1628, année de la mort de son époux, généralissime des armées impériales qui avait pris part à la bataille contre les Protestants.

Développement de la dévotion à l’enfance de Jésus La statuette servit dès lors de support à la dévotion des Carmes envers l’enfance du Christ qui acquit rapidement la réputation d’être très riche en grâces. Mais les vicissitudes de la guerre de Trente Ans provoquèrent le retour des troupes protestantes en 1631. La statue eut alors les mains brisées par les “prédicants”, et fut oubliée durant quelques années.

En 1637, le père Cyrille de la Mère de Dieu revint à Prague. Il obtint du prieur la permission de réinstaller la statue dans un oratoire. Le prieur refusa en revanche de faire réparer les mains de la statuette car la réparation était trop coûteuse. Un ancien commissaire général de l’administration impériale, Daniel Wolf, accepta de prendre à ses frais la réparation alors même qu’il connaissait une situation financière tendue. À peine réparée, la statue fut à nouveau abîmée, et le même Daniel Wolf se proposa une nouvelle fois. Sitôt arrivé chez lui avec la statue, il se vit remettre par l’administration impériale une somme importante qu’il attendait depuis fort longtemps.

De nombreux faits miraculeux encouragèrent à nouveau la dévotion envers l’enfance de Jésus à travers la statue et celle-ci acquit une nouvelle réputation.

Le 14 janvier 1644, fête du Saint Nom de Jésus, fut inaugurée une nouvelle chapelle conçue pour abriter la statue.

La dévotion ne cessa alors de s’amplifier et la statue reçut la visite de Ferdinand III ou encore du comte Philippe de Mansfeld. Arrivés à Prague le 26 juillet 1648, les troupes suédoises furent frappées par la ferveur de la dévotion entourant la statue. En 1655, en signe d’hommage, le comte Bernard de Martinitz, grand marquis de Bohême, offrit une couronne d’or à l’Enfant-Jésus.

Le 19 mars 1655, une nouvelle chapelle fut achevée et inaugurée. Le développement de la dévotion envers l’Enfant-Jésus de Prague devait beaucoup au père Cyrille de la Mère de Dieu : celui-ci mourut le 4 février 1675, sans que la dévotion ne s’éteigne pour autant.

Un nouveau supérieur, le Père Emmeric, publia en 1737 un ouvrage retraçant l’historique de la statuette, de la dévotion dont elle est le support et des miracles qui l’accompagnent, intitulé Du grand et du petit monde de Prague.

Le 13 janvier 1741, la statue fut solennellement placée au-dessus du nouvel autel latéral, plus grand, construit à droite de la chaire.

Le pèlerinage continua à s’épanouir jusqu’à l’arrivée du joséphisme à Prague. Ce mouvement, initié par l’empereur Joseph II du Saint-Empire, entraîna la fermeture de soixante-dix églises, chapelles et couvents à Prague, dont le couvent des Carmes qui fut transformé en gymnase public.

Nouveau déploiement du pèlerinage à partir de 1878 À partir de 1878, l’église fut toutefois restaurée et un nouvel autel mis en place. Le cardinal Kaspararchevêque de Prague encouragea la renaissance de la dévotion à l’Enfant-Jésus à Prague même.

L’ère communiste entoura de silence l’Enfant-Jésus de Prague mais sa dévotion se poursuivit ailleurs en Europe et dans le monde. Depuis la chute du rideau de fer, la statuette reçoit à nouveau la visite de nombreux pèlerins et touristes.

Lors du voyage qu’il effectua en République tchèque en septembre 2009, le pape Benoît XVI se recueillit ainsi aux pieds de la statue le 28 septembre.

La dévotion à l’Enfant-Jésus de Prague à travers le monde En raison de l’histoire tourmentée de Prague, la dévotion à l’Enfant-Jésus tomba plusieurs fois dans l’oubli. La vénération de l’effigie et, à travers elle, de l’enfance de Jésus, s’était toutefois répandue en Europe puis dans le monde. Pour cette raison, on peut trouver de nombreuses statues de l’Enfant Jésus dans divers lieux de culte catholiques.